L’épilepsie est une pathologie neurologique qui cause de fréquentes convulsions.
L’épilepsie est l’un des troubles les plus fréquents du système nerveux, qui touche des personnes de tout âge.
Classification de l’épilepsie
Les causes de l’épilepsie sont nombreuses et peuvent être difficiles à diagnostiquer.
Les types d’épilepsie se divisent en :
- Épilepsie symptomatique
- Épilepsie idiopathique
- Épilepsie cryptogénique
- Épilepsie photosensible
Épilepsie symptomatique
On parle d’épilepsie « symptomatique » quand il existe une cause, par exemple :
Certaines épilepsies symptomatiques sont provoquées par des pathologies telles que la sclérose tubéreuse de Bourneville.
Épilepsie idiopathique
On parle d’épilepsie « idiopathique » s’il n’existe aucune cause évidente et si l’on pense qu’elle est provoquée par un trouble génétique (hérité de l’un ou des deux parents). L’épilepsie idiopathique peut être provoquée par un changement génétique pendant la grossesse.
Épilepsie cryptogénique
On parle d’épilepsie « cryptogénique » si sa cause n’est pas encore définie, malgré les examens effectués.
Épilepsie photosensible
L’épilepsie photosensible se produit si les convulsions sont provoquées par des lumières clignotantes ou par des schémas clairs et sombres en contraste. Ce trouble peut se manifester lorsque l’on joue aux jeux vidéo.
L’épilepsie photosensible est rare : elle peut être diagnostiquée grâce à un électroencéphalogramme (EEG). Cette épilepsie s’améliore grâce à un traitement.
En présence de lumières clignotantes, les personnes qui souffrent d’épilepsie photosensible peuvent se sentir désorientées, mal à l’aise et remarquer une sensation d’inconfort.
À quelle fréquence une lumière peut-elle provoquer des crises épileptiques ?
Les fréquences comprises entre 3 et 30 hertz (répétitions par seconde) peuvent provoquer des crises épileptiques. Toutefois, dans certains cas, des fréquences de 60 hertz ou inférieures à 3 hertz peuvent provoquer des convulsions.
Quelles sont les causes des crises épileptiques ?
Chez certaines personnes, les crises épileptiques sont provoquées par des contrastes d’ombres et de lumières, comme des bandes ou des barres, notamment quand celles-ci changent de direction et clignotent. La lumière clignotante, certains motifs et l’alternance du blanc et du noir peuvent provoquer chez certaines personnes une perte d’orientation, une sensation d’inconfort ou de malaise généralisé. Cela ne signifie pas que ces personnes souffrent d’épilepsie photosensible. Chez la plupart des personnes atteintes d’épilepsie photosensible, regarder un film au cinéma peut provoquer des convulsions.
Parmi les facteurs de risque, nous pouvons citer :
- Le stress,
- L’alcool,
- Les règles menstruelles,
- L’insomnie,
- Certains sons.
Il existe un type d’épilepsie appelé morphéique qui survient uniquement la nuit et qui provoque des crises pendant le sommeil.
Épilepsie chez les enfants
Qu’est-ce que l’épilepsie néonatale ? Les crises épileptiques qui surviennent chez un bébé sont provoquées par un manque d’oxygène au fœtus pendant le travail (l’accouchement).
Cela peut être dû aux causes suivantes :
- Troubles métaboliques
- Infections
- Troubles du développement
- Traumatisme
- Troubles pendant l’accouchement
Absence épileptique infantile
Chez les enfants, les crises d’absence épileptique (connues aussi sous le nom de « petit mal ») sont des pertes de connaissance temporaires pendant lesquelles l’enfant n’est ni conscient ni réactif. Les yeux de l’enfant se révulsent. Ces crises durent environ 10 secondes. Souvent, l’enfant n’est pas conscient de ce qui s’est passé.
Ces épisodes se produisent de 1 à 50 fois chaque jour.
Épilepsie myoclonique juvénile
L’épilepsie myoclonique juvénile se manifeste par des contractions musculaires brusques (dites myocloniques) qui apparaissent au réveil. Il s’agit de mouvements brusques, irréguliers et arythmiques des deux bras. Parfois, ces mouvements sont limités aux doigts et la personne apparaît maladroite et gênée.
Certains types de myoclonie sont ordinaires et ne sont pas associés à l’épilepsie. Le plus connu est la secousse hypnique (myoclonie d’endormissement ou sursaut du sommeil). La plupart des personnes ressentent cette contraction musculaire involontaire qui se manifeste à l’endormissement.
Convulsions fébriles
Les enfants de 6 mois à 5-6 ans peuvent souffrir de crises tonico-cloniques en cas de forte fièvre.
Lorsqu’un enfant tombe malade et contracte une maladie virale accompagnée de forte fièvre, sa température corporelle augmente. L’enfant peut avoir des convulsions. La crise épileptique concerne tous les muscles du corps. Les convulsions fébriles peuvent durer de quelques minutes jusqu’à une demi-heure. Les crises épileptiques peuvent se répéter.
Épilepsie à paroxysmes rolandiques ou épilepsie à pointes centro-temporales
L’épilepsie à paroxysmes rolandiques est une pathologie infantile accompagnée de crises épileptiques. Les convulsions débutent entre 2 et 13 ans. Dans la plupart des cas, les convulsions qui se produisent sont des crises épileptiques motrices partielles (contractions musculaires) ou des crises épileptiques sensorielles (engourdissement ou sensation de fourmillement). Celles-ci se produisent au niveau du visage ou de la langue et peuvent provoquer des difficultés à parler.
Les crises épileptiques rolandiques peuvent survenir pendant le sommeil.
Spasmes infantiles
Les convulsions ou les spasmes sont des mouvements soudains suivis de raideur. Pendant les crises épileptiques, les bras s’étendent violemment et le corps se penche vers l’avant.
D’autres crises épileptiques sont caractérisées par des mouvements doux et localisés au niveau du cou ou d’autres parties du corps. Un trouble du cerveau ou une lésion cérébrale (par exemple un traumatisme subi à la naissance dû à un manque d’oxygène) précèdent les crises dans 60 % des cas, tandis que dans 40 % des cas, la cause ne peut être déterminée.
Syndrome de Lennox-Gastaut
Le syndrome de Lennox-Gastaut est une maladie rare et très grave.
En voici les principaux symptômes :
- Convulsions
- Retard mental
- Altérations de l’électroencéphalogramme (EEG)
- Absence atypique
- Myoclonie et crises épileptiques tonico-cloniques résistantes aux médicaments
Épilepsie occipitale bénigne
Dans ce syndrome, l’épilepsie et les convulsions débutent entre 5 et 7 ans et proviennent du lobe occipital.
Les signes et les symptômes sont les suivants :
Les hallucinations peuvent se présenter sous différentes formes, notamment comme des formes colorées de différentes dimensions. Les enfants se plaignent de maux de tête et peuvent souffrir de nausées et de vomissements.
Épilepsie temporale
L’épilepsie du lobe temporal (partie externe du cerveau) peut provoquer des crises diurnes et nocturnes qui peuvent être silencieuses ou accompagnées de convulsions.
Maladies mitochondriales
Le syndrome MELAS (myopathie mitochondriale-encéphalopathie-acidose lactique) peut provoquer les symptômes suivants :
- Convulsions
- Démence
- Maux de tête
- Vomissements
- Instabilité
Cela se produit chez les jeunes de moins de 40 ans. Les personnes atteintes de maladies mitochondriales peuvent souffrir de crises épileptiques généralisées (parmi lesquelles des crises myocloniques et tonico-cloniques) et de convulsions partielles ou focales. L’épilepsie myoclonique des fibres rouges en haillons (syndrome MERRF) est une autre maladie mitochondriale provoquant des crises épileptiques.
Le syndrome MERRF est l’une des épilepsies myocloniques progressives. Ce trouble est accompagné de perte d’audition, d’instabilité, de démence et de perte d’équilibre pendant l’activité physique. Outre les crises myocloniques, les patients atteints de MERRF peuvent avoir une crise épileptique tonico-clonique (appelée aussi « grand mal »).
Syndrome de Landau-Kleffner
Les troubles du langage sont l’un des symptômes principaux de ce syndrome. Ceux-ci peuvent débuter de manière soudaine ou lente. Dans la plupart des cas, cette pathologie atteint la compréhension auditive. Elle peut toutefois aussi provoquer des problèmes liés à la capacité de parler. Les crises épileptiques sont rares et se produisent pendant le sommeil.
Syndrome de Rasmussen
Le syndrome de Rasmussen débute entre 1 et 14 ans et provoque une dégénérescence neurologique lente et progressive accompagnée de convulsions. Le premier symptôme qui apparaît est la crise épileptique. Les crises épileptiques partielles motrices représentent le symptôme le plus fréquent. Chez un enfant sur cinq souffrant de ce syndrome, la première crise épileptique est un épisode d’épilepsie partielle ou un épisode tonico-clonique.
Hamartome hypothalamique et épilepsie
De petites tumeurs bénignes près de l’hypothalamus peuvent provoquer le syndrome de l’hamartome hypothalamique. Celui-ci provoque des crises épileptiques partielles. Quels sont les symptômes ? Le symptôme principal est un rire intense et fréquent.
Les autres symptômes sont les suivants :
- Irritabilité
- Agressivité
- Convulsions
Les crises épileptiques partielles peuvent être simples ou complexes. Des convulsions secondaires tonico-cloniques peuvent se manifester.
Traitement des convulsions et de l’épilepsie
Traitements médicamenteux
Il existe différents médicaments antiépileptiques. Ceux-ci agissent en modifiant les concentrations des substances chimiques dans le cerveau qui guident les impulsions électriques. La probabilité d’une crise épileptique est donc réduite. Les anciens médicaments antiépileptiques sont le phénobarbital, la phénytoïne et le valproate de sodium.
Il existe des médicaments antiépileptiques plus récents qui peuvent être pris si l’on ne peut pas prendre un ancien antiépileptique ou si l’on prend d’autres médicaments qui peuvent provoquer des troubles (tels que la pilule contraceptive).
Les nouveaux médicaments peuvent aussi être pris lors de la grossesse. Les médicaments antiépileptiques récents sont la gabapentine, le topiramate et le vigabatrine. Le lévétiracetam et les anciens médicaments antiépileptiques sont déconseillés aux enfants. Le médecin prescrit dans un premier temps un faible dosage de médicaments, qui sera progressivement augmenté dans les limites de posologie jusqu’à l’arrêt des convulsions. Si un anticonvulsivant ne bloque pas les convulsions, on essaie d’utiliser un principe actif différent. On commence en introduisant de faibles dosages du nouveau médicament, tandis que l’on réduit progressivement la dose du médicament précédent. Les médicaments antiépileptiques peuvent avoir quelques effets secondaires.
Les effets secondaires initiaux et légers sont les suivants :
Les effets secondaires plus graves, bien qu’heureusement plus rares, incluent :
- La dépression
- La tentative de suicide
- L’inflammation de certains organes (par exemple le foie)
Pour contrôler au mieux les convulsions, il faut :
- Prendre les médicaments en respectant la posologie prescrite
- Ne pas arrêter de prendre un médicament sans l’accord du médecin
- À l’école, les enseignants doivent connaître les comportements à adopter en cas de crise épileptique d’un élève, tout comme les collègues au travail
Consulter un médecin en cas de nouveaux symptômes tels que :
- Dépression
- Idées suicidaires
- Altérations de l’humeur
- Comportements inappropriés
Épilepsie pendant la grossesse
Certains médicaments antiépileptiques peuvent endommager le fœtus. Par exemple, le valproate est déconseillé aux femmes enceintes. Le médicament interfère avec la croissance et le développement de l’enfant. D’autres médicaments peuvent provoquer des malformations de l’enfant à la naissance.
Souffrir de crises épileptiques pendant la grossesse peut provoquer des conséquences graves telles qu’une fausse couche ou un manque d’oxygène au fœtus.
Intervention chirurgicale
L’intervention chirurgicale est souvent réalisée quand les examens montrent que les crises débutent dans une petite zone bien définie du cerveau qui ne concerne pas les fonctions vitales telles que le langage, le mouvement, la vue ou l’audition. Pendant l’intervention, le médecin retire la partie du cerveau qui provoque les convulsions.
Si les crises proviennent d’une zone du cerveau qui contrôle le mouvement, le langage et d’autres fonctions, le patient reste conscient pendant l’intervention chirurgicale tandis que les médecins lui posent des questions pour contrôler le déroulement de l’opération.
Si les crises proviennent d’une partie de l’encéphale qui ne peut être retirée, le médecin réalise un autre type d’intervention : il pratique des incisions sur des parties spécifiques du cerveau (transsections sous-piales multiples – TSP). Ces incisions sont étudiées afin de prévenir les convulsions. Si elles persistent, ces incisions permettent d’empêcher la propagation à d’autres parties du cerveau.
Après l’intervention, de nombreuses personnes continuent à prendre des médicaments pour prévenir les crises épileptiques. Toutefois, on prend moins de médicaments et leur posologie peut être réduite.
Dans de rares cas, la chirurgie peut provoquer des complications au niveau des facultés cognitives jusqu’à provoquer des dommages permanents.
Stimulation du nerf vague
Parmi les traitements, il y a la stimulation du nerf vague : les médecins implantent un dispositif (stimulateur) du nerf vague, sous la peau de la poitrine. Le stimulateur ressemble à un pacemaker cardiaque. Les fils du stimulateur sont reliés au nerf vague. Le dispositif est alimenté par batterie. Il transmet des impulsions électriques au cerveau à travers le nerf vague. Le dispositif réduit les convulsions à hauteur de 20 à 40 %. Certaines personnes remarquent une sensation de malaise ou d’aura qui est le signe qu’une crise épileptique va se déclencher. Si cela se produit, on utilise un aimant spécial au-dessus du stimulateur pour augmenter la stimulation. Cela peut interrompre l’aura et bloquer la crise épileptique ou réduire le temps de récupération après une convulsion. La plupart des personnes doivent prendre des médicaments antiépileptiques en dosage très réduit.
Lors d’une stimulation du nerf vague, les effets secondaires suivants peuvent se manifester :
- Maux de gorge
- Voix rauque
- Essoufflement
- Toux
Stimulation cérébrale profonde
La stimulation cérébrale profonde est un traitement chirurgical qui permet d’éviter la prise de médicaments.
Cela implique l’implantation d’électrodes dans des parties spécifiques du cerveau.
Remèdes naturels contre l’épilepsie
Régime cétogène
Certains enfants qui souffrent d’épilepsie sont parvenus à réduire la fréquence de leurs crises épileptiques en adoptant un régime alimentaire riche en graisses et pauvre en glucides et en sucres. Dans ce régime (diète cétogène), les corps utilisent les graisses au lieu des glucides pour obtenir de l’énergie. Après quelques années, certains enfants parviennent à interrompre la diète cétogène et ne développent plus de convulsions. Un médecin doit contrôler l’alimentation de l’enfant pour éviter tout risque de malnutrition.
Les effets secondaires de la diète cétogène sont les suivants :
Ces effets secondaires sont rares si la diète cétogène est conseillée par un médecin.
Quelle est la durée de l’épilepsie ? Le pronostic
Certaines personnes parviennent à réduire ou à bloquer les convulsions à l’aide de médicaments antiépileptiques. Chez les enfants, l’épilepsie peut guérir ou s’améliorer avec le temps, généralement à la fin de l’adolescence ou vers l’âge de 20 ans. La qualité de vie est normale, sauf en cas de crise épileptique. Pour de nombreuses personnes, l’épilepsie est une maladie permanente. Dans ce cas, les médicaments anticonvulsivants doivent être pris de manière continue.
Le risque de mort subite due à l’épilepsie est faible. Toutefois, on peut souffrir de graves lésions si les crises surviennent lorsque l’on conduit ou lorsque l’on travaille sur des machines.
Résumé